OUIDI
Au cœur d’un plateau mossi incarné par l’étalon d’une amazone rebelle, vivre à Ouidi, c’est tenter l’expérience d’une chevauchée permanente. Pluriel de « Wefo », « Widi » signifie « chevaux ». Le rythme de ce quartier de la capitale burkinabè Ouagadougou a tout de la cadence d’une cavalcade…
Le galop des footballeurs fédère les habitants de toutes générations, tandis que les progénitures pointent leur nez à la maternité Pogbi, établissement témoin de l’euphorie indépendantiste des années 60. L’école communale ou le collège de jeunes filles de Kologh-Naaba impriment le trot marathonien de l’épopée éducative. Aux effluves du barrage voisin, en symbiose avec les traditionnels troupeaux des éleveurs, le règne végétal a toujours semblé s’enivrer du pas chevalin des saisons, aussi imperceptible qu’irrépressible. Aux alentours d’un palais particulièrement verdoyant, l’agriculture écologique défie la pesanteur et le soleil de plomb, alimentant le cycle des activités coopératives de femmes de Ouidi, vendeuses de farine ou de légumes, jusqu’aux ultimes festivités où les graminées deviennent bière et le fruit du calebassier récipient. Et les crinières de danser aux coutumes de la fête de Ranyouga et des spectacles de marionnettes du Dodogo…
Alpha et Omega de Ouidi, Douamba ou Nikiema, les autochtones sont les garants de la cavalerie royale, certains lustrant la selle, d’autres maniant le licol ou déchiffrant les traces des sabots. Fier écuyer, le premier citoyen du quartier, le Ouidi Naaba, est aussi le premier des ministres du Mogho Naaba.
En partenariat avec l’association Faso Sini Yasigui et la mairie du 2ème arrondissement de Ouagadougou