KARPALA
Comme le sage suggère d’écouter « plus souvent les choses que les êtres », les symboles de Karpala apprennent beaucoup sur l’identité de Rayongo et Yamtenga, deux villages dont les terres cultivables se retrouvèrent dans ce quartier dont le nom “Karpala” –composé des mots mooré « karré » et « paala »– signifie « nouvelles parcelles ».
Rayongo diffuse son sacerdoce de défense à travers les images de la lance, de l’arc, des flèches, du carquois, du bouclier en bois ou encore de la gourde végétale. Yamtenga, lui, infuse les visuels des masques sacrés dont il est le garant historique, du bois fourchu au sac en cuir, en passant par le pêndga ou la petite pioche à pointe unique et plate.
Mais ses objets si expressifs seraient peu sans les « bras valides regroupés », signification de “Rayongo”. Les bras vaillants de Karpala qui risquaient traditionnellement leur vie à la guerre ; les bras masculins ou féminins qui transpirent pour gagner leur pitance dans l’agriculture, l’élevage, la poterie ou l’artisanat, principaux métiers des autochtones du quartier ; les bras jeunes ou âgés qui festoient à la kermesse du Rassang-Daaga, jouent à la pétanque ou au football, non loin du château d’eau…
Entre êtres et choses, c’est sous le regard bienveillant des devanciers de Karpala que s’épanouit ce quartier qui relève de l’arrondissement 11 de la capitale burkinabè Ouagadougou : Tensoaba Piiga, Naaba Bantto, Naaba Oubri ou encore WaongYandé Ilboudo, le tout premier millionnaire de la Haute-Volta d’alors, fervent artisan de l’accession à l’indépendance du pays.
En partenariat avec la Fédération des associations féminines pour le développement et la paix et la mairie du 11ème arrondissement de Ouagadougou.