BENDOGO
Ce quartier qu’on nommait autrefois Kiimtenga ne passe jamais inaperçu. Bendogo résonne, comme en atteste l’origine de son nom actuel. « Dogo » évoque la concession, tandis que « Benda » -pluriel de « Bédré »- fait référence aux utilisateurs des tambours qui représentent l’outil identitaire des autochtones. Dans la mémoire de l « maison des tambourineurs » que constitue cette zone relevant de l’arrondissement 10 de la capitale burkinabè Ouagadougou, retentissent les percussions de ces griots du Mogho Naaba, détenteurs, au fil des âges, de l’histoire de la lignée royale.
Dans bien d’autres villages et cantons du royaume, officient d’ailleurs les fameux tambourineurs de la famille de Bendogo, dans les sorties coutumières officielles et non officielles. Grande oratrice, au rythme des instruments, la population originelle de ce quartier sait employer son talent rhétorique pour quémander. Dans ce peuple de solliciteurs, la mendicité fut élevée au rang d’art. Les grâces sont méritées, quand c’est avec talent que les honneurs sont faits au prince …
Si les éleveurs et agriculteurs traditionnels savent se faire plus discrets, les percussions et les voix se font rapidement entendre, les unes lors de la fête coutumière du Bendog-Wedangu Naaba et les autres en marge des terrains des tournois de football, décibels ouïs du marché de Bendogo à la Cité An IV, en passant par la gare de taxis.
Cette exubérance des habitants de Bendogo n’est jamais gratuite, les autochtones soignant les cœurs autant que les corps. Sans… tambour ni trompette, le quartier est aussi réputé pour ses rebouteurs.
En partenariat avec l’association féminine Del Wende et la mairie du 10ème arrondissement de Ouagadougou